roman graphique, etc.

mercredi 23 février 2011

Les praticiens de l'infernal

Vol. 1 Destruction du littoral et césarienne farfelue
de Pierre La Police
166 pages



Si vous ne connaissez pas cet auteur, c'est mal, mais c'est peut-être pas votre faute parce que vous aviez une activité salariée hier. 






Premier opus des aventures de Fongor Fonzym et des mutants Thémistecle, Destruction du littoral et césarienne farfelue retrace l'enquête des trois compères suite à différents phénomènes surnaturels : une vague géante, un quadrilatère de métal dans le ciel, des créatures tueuses venues de la mer...


Double-page de la version iPhone/iPad

"Fongor, c'est la vache qui rit puissance dix. Il digère à la manière des poissons, c'est-à-dire qu'il ne fait pas la différence entre les lipides et les protides, d'où la pigmentation étrange de sa peau et la présence de sa curieuse membrane qui lui sert à appuyer sur le ventre des autres mammifères.
Quant aux mutants Thémistecle, c'est le tout premier phénomène de jumeaux gréco-romains potelés et meurtriers depuis Rémus et Romulus. Ils peuvent résister aux tremblements de terre et sont dépourvus de prostate. Ils aiment sortir en jupe et sont porteurs de nombreux germes microbiens concentrés dans les petites plaies qu'ils ont en permanence entre les doigts."



Sous couvert d'anonymat, Pierre La Police pourrait cacher un enfant de trois ans surdoué qui aurait digéré ses lectures de jeunesse, l'héritage du surréalisme et les volumes de l'encyclopédie Universalis abordant la biologie et le nucléaire. Ses histoires sont peuplées de mutants aux pouvoirs impossibles évoluant dans des univers absurdes et bien kitsch, sous influence des Envahisseurs, Blek Le Roc, Maciste VS Godzilla, Bruce Lee, Starsky & Hutch et d'autres (dixit la galerie Arts Factory).






D'abord auto-édités, puis diffusés de façon hebdomadaire dans "les Inrockuptibles" avant d'être édités chez Jean-Pierre Faur éditeur en 1993, les Praticiens de l'infernal reviennent en version augmentée numérique (et en couleur) sur l'iBookStore. Bonne nouvelle pour les amateurs de papier, Cornélius, qui édite/réédite l'œuvre de Pierre La Police depuis 1998, prévoit la sortie du livre en 2012.



Le site de Pierre La Police

vendredi 18 février 2011

Bandelettes

Depuis le début de la grève des salariés de L'Association, du 10 janvier au 10 février 2011, Jean-Christophe Menu, fondateur et éditeur de la structure, était resté muet sur le déroulement des événements et sur les attaques dont il a été sujet.






Dans un texte publié sur Google Docs (en lecture publique), il s'explique. Ou se dédouane, plutôt. De l'extérieur, sa position est compréhensible et argumentée, chiffres à l'appui. L'Association se porte moins bien ces dernières années et mériterait, pour sa pérennité, un petit dégraissage. Cependant, passé ce premier niveau de lecture, on en apprend un peu plus sur le personnage. Arguant qu'il n'a jamais été ni ne sera jamais "patron", Menu convient que des erreurs ont été faites des deux côtés (celui du Bureau et celui des salariés), mais que finalement, L'Association était (est?) un beau projet, une utopie dans le paysage éditorial français, qui n'avait pas pour vocation première de nourrir des salariés.

L'humain pesant peu face à l'Art, dans l'argumentation de l'éditeur, cela a de quoi irriter les salariés. De leur côté, on estime que L'Association peut continuer à vivre sous sa forme actuelle, avec une meilleur gestion ; du sien, on se demande en quoi ça les regarde, eux qui l'ont davantage minée avec leurs actions de ce début d'année (manque à gagner du Festival d'Angoulême, gel des parutions -dont la thèse de Menu- et des déclarations fiscales...).

"L’éternel problème de L’Association a toujours été de mélanger le professionnel et l’affectif (et d’ignorer le juridique). Cette confusion, qui a fait une grande partie de son charme et de son anti-conformisme (mais aussi la source de sa longue série de querelles) devient l’essentiel de ce qui la menace aujourd’hui."

Difficile de lui donner tous les torts à la lecture du texte, mais il y a des façons de mettre des gens à la porte dans le respect du code du travail. Là-dessus, il paraît un peu mesquin de se réfugier derrière des difficultés personnelles au dialogue et dans les relations humaines.

Faites-vous une idée, lisez donc Bandelettes.

samedi 12 février 2011

Dessin

Voici un beau dessin que m'a envoyé la petite Rebecca, 8 ans et demi, de Bretagne.
C'est meugnon.


Vous aussi pouvez me faire parvenir vos dessins, les plus jolis seront publiés. J'accepte également toute forme de soutien pécuniaire, matériel, alimentaire, psychologique et/ou autres propositions d'emploi.

J'inaugure cette séquence "etc." avec ce hibou, donc, et une publicité pour le chocolat Meunier que j'ai récupérée dans un magazine du siècle dernier et gentiment détournée (La vie à la campagne n°49, du 1er octobre 1908, édité par Hachette et Compagnie). Le magazine explique tout un tas de trucs aux gens pleins de pognons qui voudraient vivre comme de vrais paysans dans le château qui leur fait office de résidence secondaire (comment faire des confitures, créer un jardin d'agrément, dépecer un lapin). C'est très chic, on y trouve des annonces immobilières, des photos de meubles en bois brut et les chroniqueuses portent des noms comme "Renée RAYMOND". 


Parce qu'il est important d'éviter les connasses. Et que, quand on écrit sur les murs avec du chocolat, on en est déjà un peu une.

mercredi 2 février 2011

X-Men, jeunes filles en fuite

de Milo Manara
et Chris Claremont
Panini comics
56 pages



Si, comme moi, vous avez grandi en lisant du super-héros en collant d'un côté, tout en lorgnant sur la collection    de bédé de tonton Henri (Jacula, le Déclic, Necron, Druuna, etc.) de l'autre, alors la sortie le 9 février des X-Women de Claremont et Manara devrait vous rappeler que vous aviez toujours rêvé que ces deux univers se rencontrent...






On peut lire les quelques premières pages sur le site de Marvel US, le livre étant sorti aux États-Unis en août 2010. Mais il n'est pas évident de savoir les tenants de l'histoire, et la présentation de l'éditeur n'aide pas : 
« International superstar Milo Manara joins X-Legend Chris Claremont for X-WOMEN! Go on a high-flying, death-defying, globetrotting adventure with your favorite X-Ladies. Storm, Psylocke, Shadowcat, Marvel Girl and Rogue save the world and look great doing it. »
Pour les non-anglophones, je me permets d'en donner une traduction pour laquelle, dans un souci d'exactitude, j'ai fait appel à un spécialiste international. Parce qu'il faut s'entourer des meilleurs.
« La superstar internationale Milo Manara rejoint X-Legend Chris Claremont pour X-FEMMES! Allez sur un volant à haute altitude, défiant la mort, globe-trotter aventure avec votre favori X-Femmes. Storm, Psylocke, Shadowcat, Marvel Girl et Rogue sauver le monde et une belle apparence à le faire. »

Thanks Mr. Google !/Grâce M. Google !


 
L'histoire commence à Madripoor, île fictive du détroit de Malacca créée par Claremont pour l'univers Marvel, où de sales pirates terroristes retiennent Marvel Girl en otage afin qu'elle leur fasse son numéro de table dance dans son costume rouge. Mais comme elle s'y refuse et que ses amies Malicia, Psylocke, Kitty Pride et Tornade l'attendent à la maison pour une pyjama party, ces dernières décident d'intervenir      et de tout casser dans des costumes sexy. Pourtant, un secret empêche Marvel Girl      de quitter l'ile avec ses copines...
Voilà ce que mon anglais approximatif m'a permis de comprendre.




Finalement, le peu d'éléments qui nous sont donnés augurent un album sexy, mais pas plus. L'idée est originale et plutôt sympathique, mais il est un risque que les aficionados de Manara soient déçus par le contenu. Autant que les fans de X-Men, qui ne se retrouveront peut-être pas dans le dessin, tant les héroïnes ont tendance à se ressembler.


Probablement pas un album pour la collec' de tonton Henri... Si encore Panini avait gardé le titre original...

mardi 1 février 2011

Interlude

Gumnaam !
Mohammed Rafi, 1965

Dans ce froid polaire qui nous glace les miches, il est bon de savoir se réchauffer bien bien. Les uns contre les autres (Fabienne Thibeault), seul sur le sable (Roch Voisine) ou en s'écoutant une bonne vibration indienne émise par Mohammed Rafi. Le type était un dieu vivant de la chanson en Inde, un vrai caméléon capable de chanter comme à peu près n'importe quel artiste. La fille en robe dorée est incroyable. Pas sûr que ses cervicales aient survécu à l'enregistrement.


Le rapport à la bédé ? Il existe : la chanson fait partie de la B.O. de Ghost World, film de Terry Zwigoff (2001) adapté du roman graphique éponyme du génial Daniel Clowes (éd. Vertige Graphic, 1999). Dansez maintenant !


 

Videoclip directed by Raja Nawathe