roman graphique, etc.

jeudi 7 octobre 2010

Asterios Polyp

de David Mazzucchelli
Casterman
344 pages



Je viens de finir la lecture d'Asterios Polyp et, comme  je m'en doutais, ça a été une énorme claque visuelle et narrative. C'est destructuré, grave, psychologique, artistique, héllenistique, fumeux, bigarré, métaphysique, désespéré, maîtrisé, graphique, tonal, orgueilleux.
Génial, en somme.



Asterios est un type brillant, architecte théoricien et universitaire, homme à femmes, fonctionnant sur un mode binaire, perpétuellement à la recherche de la perfection esthétique, chez lui comme chez les autres, et à tout niveau : création, mode de vie, langage… Autant dire qu’il est d’un cynisme et d’une arrogance qui forcent l’admiration des uns et exaspèrent les autres. Le genre qu’on adore détester. Au début de l'histoire, il vient de se faire larguer et le petit monde qu’il s’est créé finit de foutre le camp le jour de son cinquantième anniversaire, alors que le feu ravage son immeuble. Comme une bête acculée, il choisit de fuir aussi loin que la monnaie qu’il a en poche le lui permet.
   


Nous entrons alors dans un double récit, celui, chronologique, de son errance vers/à Apogee, chez les culs-terreux et l’autre, en flashbacks, qui nous éclaire sur la vie d’Asterios. Classique contemporain ? Déjà-vu, me direz-vous ? Possible. Mais ce livre ne se résume pas à ça. L’enchevêtrement des histoires offre une déconstruction psychologique du personnage comme on en a rarement vu d’aussi juste et complexe. On pourrait également parler des différentes techniques de dessins et de typographies que Mazzucchelli utilise pour caractériser ses personnages, la fonction des couleurs, les codes de la bédé qui explosent toutes les deux pages… Ou vous pourriez le lire, plus simplement. 

Les planches que Casterman a mis à disposition pour la diffusion ne sont pas à s'ouvrir le ventre. Du coup, on se repompe les visuels d'un site à l'autre, c'est dommage. Je voulais des images qui collent au propos, mais il est hors de question que j'abîme la reliure de mon exemplaire pour le scanner. Non mais.
 

3 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ce que vous faites, Monsieur Bernard. Et je vous trouve très beau, mais ça, ça n'a rien à voir. Bravo pour ton blog.

    RépondreSupprimer
  2. Merci Rudel Brown, le fait que tu me trouves très beau compense le fait que tu as cramé ma couverture de justicier de la nuit. Bouh.

    RépondreSupprimer