roman graphique, etc.

vendredi 24 décembre 2010

La chenille

de Suehiro Maruo
d'après Edogawa Ranpo
Le Lézard noir
152 pages




En ces temps de festivités insouciantes et de consommation effrenée, le hibou se fait un devoir/plaisir pervers de vous rappeler les horreurs de la guerre. Parce que c'est moche, la guerre.





Bonne nouvelle pour Tokiko : son lieutenant de mari rentre vivant du front. Blessé, mais vivant. Lorsqu'elle le retrouve à l'hôpital militaire, elle découvre un homme-tronc, sourd et muet, le visage complètement raboté par de profondes brûlures. Malgré le dégoût qu'il lui inspire, et tenue par son rôle d'épouse de s'occuper à plein-temps de son bout d'homme, elle trouvera dans la langueur des journées une forme nouvelle de fascination sexuelle, toujours plus perverse, à la frontière entre l'amour et la haine.

Adaptant une nouvelle fois un texte de Ranpo, à qui certains attribuent la paternité du genre au Japon dans les années 1920, Maruo creuse son statut de maître de l'ero-guro (érotique-grotesque). Graphiquement maîtrisée, l'histoire est parcourue de passages surréalistes peuplés d'insectes humanoïdes, de sexes et de membres rampants dans les délires de Tokiko. Sa prison intérieure en somme, différente et imperméable à celle de sa chenille de mari dont nous ne saurons rien. Une histoire qui laisse les mains moites.

Présentation de l'éditeur :




Les éditions du Lézard noir

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