roman graphique, etc.

mercredi 5 octobre 2011

Afghanistan

Collectif
Flblb
208 pages


C'est la rentrée! Beaucoup de sorties après un été plutôt calme et peu de temps pour lire (et le travail, et les problèmes et j'ai mal à ma jambe). Alors, beaucoup de lecture de résumés dans divers magazines gratuits et, à la vue de quelques titres de ce mois de septembre, une idée : créer une rubrique "la bouse du mois" parce qu'il est salutaire, autant que d'avoir un bon transit intestinal, de pouvoir dire du mal de temps en temps.




J'avais une affection particulière pour les éditions Flblb, surtout pour leur série Petite histoire des colonies françaises, vraiment marrante et bien foutue. Que n'ai-je vu sur une table de librairie les récits de guerre d'Afghanistan? Six jeunes auteurs ont été recrutés pour parler de la guerre, du quotidien des soldats, des civils, dans des histoires qui "mettent à distance le conflit par l'imaginaire, l'humour, le regard critique ou l'émotion et nous aident sinon à comprendre cette guerre, du moins à ne plus l'ignorer" (extrait du résumé de l'éditeur).
On est donc en face d'un livre d'éditeur, conjuguant sans fausse note une double mauvaise idée : 1) choisir la guerre parce que ça fait vendre et 2) constituer un casting de jeunes auteurs qui n'y connaissent rien et qui n'ont, pour certains, même pas fait leur service militaire, en garantissant la légitimité de leurs récits par le fait qu'ils soient "documentés". Déjà, sur le papier, je ne suis pas client.

Effectivement, l'intérieur ne m'a pas donné tort. Le sous-titre "récits de guerre" revêt tous les atours du chantage au réel : les histoires sont superficielles, recyclent les poncifs, manquent de fond et seraient transposables à n'importe quel conflit. Le sujet sent fort le prétexte à faire un livre, et son traitement poussif ne réussit pas à nous faire croire qu'il (le sujet) en est à l'origine. Aurait-on oublié le vieux principe du "on ne parle bien que de ce qu'on connaît", chez Flblb? Au moins une chose sur laquelle on ne ment pas au lecteur : la mise à distance. On est trrrès à distance. Qu'on ne se trompe pas, ce n'est pas la Guerre d'Alan, ni Opération mort, ni Gen d'Hiroshima, ni même du Joe Sacco. 




Notons que, l'objet n'étant pas le sujet, si je ne trouve pas le livre réussi, ça ne veut pas dire que je considère ses auteurs mauvais. Juste qu'ils se sont engagés dans un truc pas cohérent. Allez voir leurs travaux en direct pour vous faire une idée. Lisa Lugrin, Clément Xavier et Maxime Jeune animent le collectif Na qui édite la revue bimensuelle l'Épisode, Robin Cousin (la jeunesse de Billy-Bob Johnson) participe au collectif Les Machines, un micro-éditeur qui fait de très beaux livres à la main.


Voilà, c'était la bouse du mois de septembre. C'était Afghanistan ou P'tit Boule et Bill, parce que ça, c'est pire, mais on ne traite ici (pres)que de roman graphique. C'est dit.

3 commentaires:

  1. Je trouve que la vraie bouse du mois de septembre c’est votre article. Vous assénez comme des vérités indépassables des gros trucs bien lourds et totalement creux du genre "on ne parle bien que de ce qu'on connaît". On avait sûrement besoin de vous lire pour savoir que ce recueil "n'est pas la Guerre d'Alan, ni Opération mort, ni Gen d'Hiroshima, ni même du Joe Sacco". Ouf, vous aurez réussi à étaler votre culture (qui n'a rien de très impressionnant d'ailleurs). En tous cas laissez moi vous dire que vous n'êtes pas Balzac, ni Hemingway ni Céline.

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  2. Cher anonyme,
    Sachez que je n'ai pas la prétention de me prendre pour qui que ce soit; vous remarquerez que je n'ai pas de pseudo. Les "vérités indépassables" dont vous m'accusez ne reflètent que mon avis, qui n'a, de fait, qu'une valeur toute relative. Si je juge utile de dire que ce livre constitue une tromperie pure et simple (une "tromperie sur la marchandise", vous reconnaîtrez là mon bon sens populaire) et de préciser que c'est très dommageable aux éditions Flblb comme aux auteurs*, qui font de très belles choses par ailleurs, c'est mon droit. Comme vous le vôtre de me répondre que je suis un inculte.

    * En me relisant, j'imagine que c'est sûrement ce dernier point, que j'ai oublié de développer, qui vous froisse... Je rectifierai. J'aime bien le travail de certains des auteurs du recueil.

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  3. http://www.revue21.fr/Vous-lirez-bien-quelque-chose,617

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