Décidément, 2011 commence mochement pour les éditeurs de bédés indépendants... Je viens de recevoir un mail des Requins Marteaux. Édifiant. Stupeflippant. Sont comme qui dirait sur la corde raide. Malgré un beau catalogue et quelques succès (l'excellent Pinocchio de Winshluss en tête...), les Requins ont une production particulière, un peu underground et arty par-ci, un peu musicale par-là, complètement décadente et certainement pas grand public.
Oui, mais voilà, la qualité et l'exigence ont un prix : le risque de banqueroute. Et c'est tout l'enjeu du message qui suit, direct du QG des Requins Marteaux, retranscrit dans sa totalité.
Sauvons les espèces en danger !
Bonjour à toutes et à tous !
J'espère que vous allez bien. Si je m'adresse à vous aujourd'hui c'est pour vous annoncer une bonne et une mauvaise nouvelle.
Commençons par la bonne... Et bien, la bonne c'est que nous sommes installés sur Bordeaux depuis plus de deux mois et que tout se passe à ravir. L'équipe est en pleine forme, nous avons endigué toutes les dépressions nerveuses et les tentatives de suicide se font de plus en plus rares... C'est sûrement dû à la proximité de la mer !
La mauvaise, vous vous en doutez peut-être déjà c'est que nous sommes dans une sale passe... On peut invoquer pas mal de raisons, la crise qui touche le secteur, des livres de qualité certes mais difficiles et quelque peu onéreux… Mais c’est comme ça ! On aime chacun de nos bouquins et nous sommes extrêmement fiers de ce catalogue qui donne tant de sueurs froides à nos représentants et si peu de satisfaction à notre banquier.
Comment nous en sortir alors ? Nous sommes en train d’explorer plusieurs pistes. Premièrement, il est hors de question de couiner en vous demandant de faire des dons à notre gentille association. Non ! Non ! et re-non!
Pour régler notre problème de trésorerie, qui s’élève tout de même à plus 60 000 € (oui, 60 000), nous allons vous mettre face à vos responsabilités chers amies et amis des Requins Marteaux !
Après tout pourquoi pas ? Bon je dis ça mais en même temps, non pas que ça me dérange de mourir dans du vomi et des supers accords de guitare, mais ça me briserait sérieusement les noisettes de fermer boutique !
Alors voilà, tout ce que j’ai à vous offrir, c’est une win-win situation !
Vous achetez nos trucs, on continue d’exister et du coup vous pouvez continuer d’acheter nos trucs et peut-être même vos enfants peuvent à leur tour acheter nos trucs et comme ça tout le monde est content ! Faites ce geste simple et nous serons sauvés… mais pour l’instant tout ce que je peux vous promettre ce sont des larmes et de la sangria !
Voilà! D'ici quelques mois nous saurons si une activité originale comme la nôtre a encore lieu d'être en 2011.
Et c’est VOUS qui allez en décider… Alors quelle qu'en soit l'issue, tout ceci se terminera dans une Méga Fiesta dont j'ai le secret dans un endroit connu de moi seul !
Bonne chance à nous tous et big bibi de la part de…
FRANKY

Donc moi, je serais vous, j'irais retirer mon épargne retraite à la première vieille dame venue (à la sortie de la Poste en début de mois, ça paie toujours) et je jetterais un oeil au catalogue.
Quelques conseils pratiques :
- Robinet d'amour, d'Amandine Urruty (même si je déteste les filles qui ont du talent)
- Les affaires reprennent, de Morvandiau (même si j'ai horreur des bretons)
- l'Oeil privé, de Blex Bolex (même si j'abhorre les pseudo en -ex)
- RUT, de Yann Taillefer (parce que c'est pas cher pour c'que c'est beau)
- Monsieur Ferraille, de Winschluss et Cizo (si vous arrivez à le trouver, parce que ça tue)
- Supermurgeman, de Mathieu Sapin (parce que merde, quoi)
- la Revanche des palmipèdes, de Martes Bathori (rien que pour les crises d'épilepsie qu'on se tape à lire ses bouquins)
- le Futur est derrière nous..., du Gentil garçon et Morgan Navarro (parce que)
- le Goût du Paradis, de Nine Antico (parce qu'on a tous tous une petite fille à l'intérieur de nous)
- La collection BD Cul, bien sûr, en totalité - 3 tomes pour l'instant (parce qu'on veut lire la suite!)
Et pis oh eh ! J'ai pas tout lu non plus. Et faut que je retourne faire la manche pour me payer Villemolle...